lundi 19 mai 2014

Article Sud Ouest sur la Présidence du SIL

"En Pays rochefortais, les municipales ne se jouent pas en trois, mais quatre tours ! Il y a d'abord eu les deux premiers en mars, puis la désignation du président de la Communauté d'agglomération Rochefort-Océan (Caro) et, maintenant, voilà le quatrième sur le ring du Syndicat intercommunautaire du littoral (Sil), qui gère l'épineux dossier de l'incinérateur. Si Hervé Blanché (UMP) a remporté la mairie et la Caro, contre toute attente, il ne veut pas du Sil et il l'a bien dit en Conseil municipal, mercredi.
Publicité
Il faut dire qu'après l'opposition citoyenne provoquée par ce projet de 85 millions d'euros ficelé par Vinci, la patate est très chaude et le bâton vraiment crotté ! Ce qui explique que le nouveau maire n'ait peut-être pas envie de se mouiller.
Ni oui ni non
« Depuis le début, je dis que l'incinération est la meilleure façon d'éliminer les déchets, mais pas tel que prévu. Il faut un nouveau projet, dimensionné autrement. » Déjà, pendant la campagne, Hervé Blanché avait adopté la position intermédiaire du ni oui ni non. « Le maire de Rochefort ne va pas tout décider s'il préside le Sil qui compte les autres intercommunalités : Gémozac, Royan, Marennes, Oléron. Et même si j'étais président, quelle garantie puis-je donner que l'incinérateur ne se fera pas ? »
Du coup, l'élu, qui a déjà accepté bien des présidences et qui veut garder son métier d'avocat, ne verrait pas d'un mauvais œil qu'un autre s'occupe du Sil. « Il aurait un regard extérieur, moins de contrainte, moins de pression et donc plus de recul. » Mais qui ? Apparemment, les élus de la Caro ne se battent pas et font même circuler le nom de Jean-Pierre Tallieu, maire de La Tremblade. À suivre avant fin mai.
L'opposition ne comprend pas pourquoi le maire botte en touche. Pour elle, le président du Sil doit être issu de la Caro, « puisque c'est sur ce territoire que l'incinérateur doit se faire ». Depuis l'élection des délégués du Sil issus de la Caro, mardi en Conseil communautaire (notre édition d'hier), les deux oppositions municipales, menées par André Bonnin et Alexis Blanc, sont remontées comme des pendules. « Nous avions écrit à M. Blanché pour lui faire part de notre intention d'obtenir quatre places de titulaires au Sil. Ce n'était pas une question de droite ou de gauche, mais une volonté de voir les pro-incinérateur et les anti représentés », explique Pierre Feydeau, au nom de Bonnin et Blanc. Sauf qu'Hervé Blanché n'a pas eu la même vision des choses et a verrouillé.
Lopez titulaire
« Nous avons voté pour lui lorsqu'il s'est présenté comme délégué du Sil, mais lui n'a pas fait de même. Il n'a pas tenu compte de notre courrier, c'est un déni de démocratie », poursuit Feydeau. Et de déplorer : « Pendant treize ans, Bernard Grasset a dépassé les clivages politiques à la Caro, ce n'est pas le cas d'Hervé Blanché. Du coup, ça divise l'Agglo et nous sommes obligés de créer une opposition. »
Tandis que Pierre Feydeau et Alexis Blanc n'ont obtenu que deux postes de suppléants, Roland Lopez, élu d'opposition à Échillais et leader du mouvement anti-incinérateur, a été élu… titulaire ! Il faut dire que le « pion » d'Hervé Blanché, Pierre Cholley, maire de Beaugeay, ne s'est montré ni convaincant ni charismatique… À tel point que les mauvaises langues se demandent si Blanché ne s'est pas arrangé pour accueillir Lopez l'air de rien. Un joli coup politique qui le met à l'abri des critiques sur un manque d'ouverture. Mais Roland Lopez n'a pas l'intention de se faire acheter, ni neutraliser, et l'opposition ne baissera pas la garde."

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire